Littérature scientifique
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  • Troubles neurodéveloppementaux

Résumé de l'article "Prédicteurs cognitifs de la compréhension des phrases chez les enfants neurotypiques et présentant un trouble développemental du langage : implications pour l'évaluation et la remédiation "

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Dans cet article, les auteurs proposent un modèle cognitif de la compréhension de structures syntaxiques chez des enfants neurotypiques et des enfants atteints d’un trouble développemental du langage. Les auteurs se basent sur une étude à grande échelle (117 enfants dans chacun des deux groupes) et montrent que quatre facteurs cognitifs jouent un rôle dans la compréhension : le raisonnement fluide, la maîtrise de l’attention, la mémoire de travail complexe, et les connaissances langagières en mémoire de long terme. Les auteurs concluent par un certain nombre de recommandations pour les professionnels prenant en charge les troubles du langage.

Publication d'origine : Gillam, R. B., J. W. Montgomery, J. L. Evans & S. L. Gillam. 2019. Cognitive predictors of sentence comprehension in children with and without developmental language disorder: Implications for assessment and treatment, Journal of Speech-Language Pathology, 1-13. DOI : 10.1080/175495507.2018.1559883

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Introduction


L’apprentissage d’une langue se fait relativement facilement pour la plupart des enfants, mais environ 7% d’enfants développent un trouble développemental du langage (TDL) qui fait qu’ils présentent une variété de déficits. Ces enfants ont une bonne connaissance du monde réel, mais leur connaissance linguistique sur le long terme est limitée. Au cours des vingt dernières années, des recherches ont été menées pour investiguer les liens entre la compréhension de phrase et les compétences cognitives de ces enfants. Seulement quelques études récentes se sont intéressées à l’interaction de différents mécanismes cognitifs et leur influence sur la compréhension de formes grammaticales (Montgomery et al., 2016a ; Montgomery et al., 2017 ; Gillam et al., 2018). Ces études se placent dans un modèle psycholinguistique du développement de la langue, présumant que des facteurs héréditaires donnent l’impulsion aux processus de développement qui sous-tendent le traitement neural et cognitif, ainsi que la connaissance linguistique. Gillam et collaborateurs postulent que ces systèmes sont liés de façon récursive les uns aux autres ainsi qu’à l’expérience. La compréhension de phrases à l’orale offre un cadre unique pour mieux comprendre ces relations, puisque les enfants doivent décoder rapidement un signal sonore qui disparaît immédiatement. Pour ce faire, il faut qu’ils activent et maintiennent leur connaissance de structures linguistiques leur permettant d’intégrer le signal sonore à ce qu’ils ont déjà entendu et ainsi créer une représentation correcte de la phrase entière, le tout dans un bref laps de temps.



La cognition et la compréhension de phrases

Les recherches sur la compréhension de phrases ont démontré que les enfants atteints de TDL maîtrisent bien les phrases canoniques et relativement courtes, du type SVO (sujet-verbe-objet). Cependant, ils montrent des difficultés quand les phrases sont plus longues, comprenant par exemple des adjectifs ou des adverbes qui les empêchent d’identifier correctement le sujet et l’objet d’une phrase. Les phrases passives et relatives d’objet posent également problème. Plusieurs facteurs entrent en jeu ici :


  • Le raisonnement fluide
  • La maîtrise de l’attention
  • La vitesse du traitement des signaux
  • La mémoire phonologique à court terme (MCTp)
  • La mémoire de travail complexe (MTc)
  • La connaissance linguistique dans la mémoire à long terme (MLT)


Chez les enfants TDL, une mauvaise maîtrise de l’attention, couplée avec une MCTp et MTc réduites, joue un rôle direct dans leur compréhension de phrases (Montgomery, 1995 ; Montgomery & Evans, 2009 ; Montgomery et al., 2009). Bien que ces résultats correspondent avec le cadre théorique qui analyse la compréhension de phrases en termes de precessus cognitif, la façon dont les différents mécanismes fonctionnent ensemble n’a pas encore été décrite systématiquement.



Résumé d’une étude à grande échelle sur la cognition et la compréhension


Montgomery, Gillam et Evans (2016) ont développé un protocole pour étudier les relations structurelles entre le traitement cognitif et la compréhension de phrases d’enfants neurotypiques et TDL scolarisés. À cette étude ont participé 117 enfants TDL et 117 enfants neurotypiques, sélectionnés pour être comparables au niveau du genre, de l’âge, du niveau d’éducation de la mère et du niveau de revenus du foyer. Dans un premier temps, les auteurs ont vérifié à quel point les enfants comprennent des phrases canoniques et non-canoniques où seule de l’information syntaxique était disponible ; ils devaient identifier l’agent dans des phrases sémantiquement très improbables (p.ex. The clock watched the sock beside the very old brown barn).


            Les deux groupes d’enfants avaient beaucoup plus de mal à comprendre les phrases non-canoniques mais les résultats des enfants TDL étaient significativement plus faibles (< 0.001) à la fois pour les phrases canoniques que celles non-canoniques. Ils avaient clairement des difficultés avec l’apprentissage des structures de phrases canoniques où le premier nom est toujours l’agent, structures qui s’apprennent tôt et qui sont le facteur syntaxique le plus important en anglais.


            Ensuite, les auteurs ont également testé un ensemble de facteurs cognitifs dont ils supposent un lien avec la compréhension de phrases : le raisonnement fluide, la maîtrise de l’attention, MCTp, la vitesse de traitement, la MTc et les connaissances langagières dans la MLT. Chacun de ces facteurs a été présenté comme une variable latente consistant en deux mesures corrélées. La performance des enfants TDL était moins bonne que celle des enfants neurotypiques pour chacun des facteurs. Les différences de performance sur les tâches de raisonnement fluide et de la maîtrise de l’attention étaient moyennement grande (Cohen = 0.36–0.79), et grande pour les tâches de MCTp, MTc et MLT (Cohen = 0.79) (Gillam et al., 2018).

            Les auteurs ont effectué une analyse confirmative de facteurs pour identifier le groupement de variables minimal qui représentent les traits les plus saillants du traitement cognitif des enfants avec et sans TDL. Ils ont trouvé qu’un modèle faisant apparaitre quatre facteurs était celui qui correspondait le mieux aux données, incluant les facteurs suivants :


  • - Le raisonnement…
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