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Résumé de l'article "Collecter des données sur l’évolution du patient pour augmenter son efficacité thérapeutique en orthophonie"
En clinique, l’objectif premier d’une intervention orthophonique est d’améliorer la condition d’un patient, de permettre une réduction de ses troubles ou de la gêne ressentie. Pour évaluer l’efficacité de nos propositions thérapeutiques, nous nous appuyons souvent sur notre ressenti clinique. Mais il peut être influencé par des biais cognitifs, nous donnant l’illusion d’une évolution positive. L’article référent nous donne des clés pour suivre de manière objective les progrès de notre patient. Il nous propose d’utiliser des mesures pertinentes et de récolter des informations fiables, nous permettant de prendre des décisions argumentées quant à la conduite de notre intervention, et donc d’améliorer notre efficacité thérapeutique.
Publication d'origine : MARTINEZ PEREZ, T., GEURTEN, M., WILLEMS, S., Collecter des données sur l’évolution du patient pour augmenter son efficacité thérapeutique en orthophonie, ANAE n°173 – 2021, 433-441.
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Récolter des données fiables pour dépasser nos biais cognitifs
Nous faisons souvent confiance à nos jugements cliniques subjectifs pour évaluer l’évolution de notre patient, et décider du réajustement ou de l’arrêt de notre intervention. Malheureusement, ces jugements ne sont pas toujours fiables, car ils sont influencés par plusieurs biais cognitifs, nous donnant une confiance excessive en nos impressions cliniques.
L’un de ces biais cognitifs est le réalisme naïf : nous pensons que ce que nous observons est l’exact reflet de la réalité. Or, nos observations sont influencées par nos croyances cliniques et notre lecture humaine du comportement du patient. Cela nous conduit par exemple à penser à une amélioration de la capacité de communication du patient, alors qu’il est simplement plus à l’aise avec nous ; sa compétence communicative n’a pas, en soi, évolué.
Un autre biais cognitif est la surévaluation de nos compétences dans notre métier. C’est un biais que les auteurs évoquent dans plusieurs autres professions paramédicales : kinésithérapeutes, infirmiers, psychologues. Les professionnels situent souvent leurs compétences cliniques au-delà du 75ème percentile comparativement à leurs pairs.
Ces biais peuvent donc compromettre notre efficacité thérapeutique, en nous faisant croire à tort que notre intervention est fructueuse, et en nous empêchant de réajuster notre action. Le monitoring du patient, c’est-à-dire la vérification en continue et en temps réel des progrès du patient, permet de contourner cette illusion et d’ajuster immédiatement notre intervention.
Collecter et interpréter les données de manière fiable
Etablir une mesure de monitoring
1/ La construction de l’outil de récolte est importante pour que les données collectées soient vraiment pertinentes.
La mesure du monitoring doit être :
- Sensible : capable de détecter une évolution chez notre patient. Cette sensibilité dépendra du nombre de
données récoltées, de leur type, et du barème de cotation utilisé (présence/absence, avec/sans aide) ; - Valide : me…
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