- Langage écrit -
- Troubles neurodéveloppementaux
Résumé d'article "Modèle cumulatif de risque et de résilience de la dyslexie"
Plutôt que de définir le Trouble Spécifique des Apprentissages avec déficit du langage écrit (TSApp-LE) sur la base de déficits cognitifs sous jacents, il est préférable de le considérer comme des difficultés d’apprentissage de la lecture inattendues, malgré un enseignement adéquat, dans un contexte de facteurs de risques et de protection. Cette approche permet de penser le trouble de façon plus précoce en identifiant et traitant préventivement les sujets à risque de trouble de la lecture.
Publication d'origine : A cumulative Risk and Resilience Model of Dyslexia, Catts, H. Petscher, Y. (2022) Journal of Learning Disabilities. Vol. 55(3) 171-184. DOI : 0.1177/00222194211037062
D'où vient cet article ?
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Contexte de l'article
Un modèle cumulatif de risque et de résilience est proposé dans cet article, modèle selon lequel le Trouble Spécifique des Apprentissages - Langage écrit (TSApp-LE dans la suite de l'article) serait dû aux effets cumulés des facteurs de risque ET des facteurs de protection, dans le but de permettre une meilleure identification du risque et de conduire à une intervention plus précoce et plus efficace.
Aujourd’hui, la définition du TSApp-LE fait toujours débat (mais de moins en moins, un prochain article sera proposé à ce sujet, restez attentifs !) avec la persistance de points de désaccord :
- - dissociation entre QI verbal et non-verbal ou entre QI et niveau de lecture,
- - dissociation entre niveau de compréhension orale et de compréhension écrite, ce qui pourrait exclure du TSApp-LE certains patients ayant de faibles habiletés verbales,
- prise en compte des compétences cognitives sous-jacentes dans la définition malgré le fait que de nombreuses recherches aient montré qu’il n’existe pas de déficit unique ni même quelques déficits spécifiques identifiés mais que les facteurs causaux sont multiples (neurolobiologiques, comportementaux, environnementaux) et peuvent agir et interagir de manière diverse et complexe pour influencer la trajectoire développementale de la lecture (Pennington et al, 2012, Van Bergen et al, 2014).
Il existe toutefois un consensus autour du fait qu’il s’agit de difficultés sévères et persistantes de lecture, malgré un enseignement et des opportunités de lecture adéquates et en l’absence de facteur bio-médicaux et/ou sociologiques explicatifs.
Objectifs de l'étude
Objectifs de l’étude :
- - discuter de l’intérêt de considérer le TSApp-LE dans le contexte d’un modèle cumulatif de risque et de résilience en lien avec les théories des origines multiples de la DL
- - présenter l’implication de ce modèle dans l’identification et l’intervention précoce du TSApp-LE
Plusieurs modèles font le postulat d’une cause sensorielle, linguistique ou cognitive primaire unique comme origine du TSApp-LE (Snowling, 1998, Vidyasagar &Pammer, 2010), comme par exemple l’atteinte des processus phonologiques.
Mais les recherches récentes démontrent que ces modèles de déficit unique ne rendent pas complètement compte de la variabilité observée dans les troubles : tous les sujets avec un déficit de lecture ne présentent pas les mêmes déficits cognitifs sous-jacents et aucun déficit cognitif sous-jacent n’entraîne systématiquement un même comportement en lecture, voire un trouble de la lecture.
Il en va de même concernant l’hypothèse génétique du TSApp-LE. De multiples gènes sont associés avec le TSApp-LE mais aucun d’entre eux ne contribue autrement qu’en proportion très faible dans la variance des troubles de la lecture.
Forts de ces observations, plusieurs auteurs ont proposé des modèles de déficits multiples ou des modèles de causes multifactorielles de la dyslexie (Catts et al., 2017; McGrath et al., 2020; O’Brien & Yeatman, 2021; Pennington, 2006; van Bergen et al., 2014
Ces modèles développent une vision cohérente avec les arguments récents en faveur d’une explication des TND par une constellation de forces et faiblesses, plus que par un seul déficit fondamental (Astle & Fletcher-Martin, 2020). D’après eux, le trouble de la lecture résulte d’une combinaison et/ou d’une interaction de différentes causes.
Compte-tenu des influences multiples de facteurs internes (prédispositions génétiques) et externes (facteurs épigénétiques et environnementaux), il apparait que les modèles multifactoriels sont plus probabilistiques que déterministes. En d’autres termes, les facteurs de risque et de protection existent conjointement et peuvent augmenter ou diminuer la probabilité d’avoir des difficultés de lecture (Risk-resilience framework, Fraser & Galinsky, 2004) plus que le trouble ne résulte d’une seul ou d’une combinai…
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