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    L’évaluation dynamique en orthophonie : un autre regard sur les patients

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    L’évaluation normée des compétences de l’individu, dans différents domaines comme le langage, la communication, ou la cognition, représente une part importante de l’activité de l’orthophoniste. Elle permet au clinicien de poser un diagnostic (BO n° 32, du 5/09/2013) et ainsi de justifier la nécessité d’une prise en soin. Néanmoins, cette évaluation orthophonique classique, qui s’appuie sur des tests standardisés, comporte un certain nombre de limites, et ne permet pas d’identifier les leviers d’intervention spécifiques au patient. Pour pallier cela, une autre manière d’évaluer est possible, et se développe progressivement en langue française : l’évaluation dynamique. Découvrez ses principes, ses avantages et ses défis dans notre article !

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    L’évaluation statique, un classique en orthophonie


    Avant de proposer toute intervention remédiative, l’orthophoniste réalise avec son patient un bilan orthophonique. Ce bilan lui permet de connaître la plainte du patient, les éléments anamnestiques en lien avec elle, de faire l’évaluation des compétences dans un ou plusieurs domaines, et enfin, de définir des objectifs et des modalités d’intervention. 


    Réalisée grâce à des batteries de tests et épreuves standardisés, cette évaluation est dite statique. Elle permet de dresser un état des lieux des compétences du patient au moment du bilan, un portrait langagier et/ou cognitif, en listant les déficits et les préservations (Delage et al, 2023). Elle utilise du matériel simple et un protocole clair et préétabli pour coter et analyser les cibles testées (Glaspey et Stoel-Gammon, 2007). L’évaluation statique permet ainsi de déterminer la présence ou non d’un trouble, et ainsi, de poser un diagnostic (Cattini & Duboisdindien, 2022). 


    L’évaluation orthophonique statique est donc une étape incontournable dans le parcours de soin du patient, et se révèle très utile. Néanmoins, elle présente également plusieurs limites, réduisant la possibilité de connaître le fonctionnement global du patient.



    Limites de l’évaluation statique


    Bien qu’indispensables, les tests statiques comportent de nombreuses limites dans la prise en compte du fonctionnement global d’un individu, et sont critiqués dans la littérature (Delage et al, 2023). Les limites les plus fréquemment citées sont :



    Le caractère figé du profil dressé par l’évaluation statique  


    L’évaluation orthophonique classique statique dresse un état des lieux des habiletés de l’individu, à un temps donné, dans une situation précise (Delage et al., 2021 ; Hasson et al, 2012). Son caractère figé ne permet pas de visualiser la capacité de l’individu à progresser, c’est-à-dire son potentiel d’apprentissage (De Marchi et al, 2023). 


    Enfin, toujours selon Glaspey et Stoel-Gammon, les mesures uniques de l’évaluation statique ne permettent d’appréhender le profil linguistique et cognitif multidimensionnel des individus, ni leurs processus de réflexion . 



    Le manque de validité écologique des tests standardisés


    Le caractère formel des tests normés ne permet pas non plus de recueillir les capacités du patient en situation écologique. Glaspey et Stoel-Gammon (2007) citent notamment l’évaluation de la phonologie chez les enfants présentant un TDSP : ils peuvent réussir la production de mots isolés dans une épreuve standardisée de répétition par exemple, mais échoueraient à produire ces mêmes mots en langage spontané. 



    Le manque de finesse des informations obtenues


    L’évaluation statique, avec sa cotation binaire “réussite ou échec”, ne permet pas d’extraire des informations fines sur les capacités du patient, sur les cibles et les moyens pertinents pour l’intervention. Elle ne nous permet pas de tester “ce qui marche et ne marche pas” avec le patient. Elle est également peu sensible pour évaluer ses progrès (Glaspey & Stoel-Gammon, 2007), notamment dans le cadre d’un trouble développemental comme le TDSP, le TDL ou le TSLE. 

     


    L’instabilité des propriétés psychométriques des tests standardisés


    Tout test standardisé est développé avec l’objectif de respecter les propriétés psychométriques essentielles d’un test (validité, sensibilité et fidélité). Néanmoins, les processus de validation des tests et de respect des critères sont coûteux, et peu de tests remplissent réellement toutes les conditions d…

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