Les performances langagières chez les personnes âgées saines et dans le cas de la maladie d’Alzheimer : comment la macrolinguistique du discours peut être utilisée comme diagnostic ?

agathe pralus - 11 mai 2022

Bien que la maladie d'Alzheimer soit de plus en plus étudiée et que ses mécanismes soient de mieux en mieux connus, il reste encore difficile de diagnostiquer les patients tôt dans la déclaration de la maladie et donc d’adapter leur prise en charge. En particulier, les troubles du langage oral sont encore mal connus dans cette population et leurs potentiels pour diagnostiquer la maladie de manière écologique ne sont pas pleinement exploités. Dans cette série d’articles, des auteurs se sont intéressés aux performances du langage oral des personnes âgées. Grâce à leur caractérisation fine au niveau comportemental et cérébral, ils ont ainsi pu établir des normes qui pourront être utilisées pour diagnostiquer les patients de la maladie d’Alzheimer grâce à une simple analyse de la macrolinguistique de leur discours.

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Dans le cas d’un vieillissement sain, le langage est souvent caractérisé comme relativement préservé chez les personnes, c’est d’ailleurs une des fonctions cognitives que l’on pense la mieux conservée avec l’âge. Toutefois, si l'on s’intéresse de plus près aux capacités des personnes âgées, on peut constater des déficits au niveau de tâches de compréhension langagière.

Dans le cadre du langage oral, le fait de discourir est une capacité humaine au cœur de notre communication. Récemment, plusieurs études se sont intéressées aux capacités de discours des personnes avec une pathologie neurodégénérative, et tente d’utiliser les capacités de discours de ces personnes comme diagnostic de la pathologie. En effet, la capacité à discourir repose sur des compétences linguistiques mais également sur une cognition intacte plus globale, ce qui est particulièrement touché dans une pathologie de type neurodégénérative. Par exemple, dans le cas de la maladie d’Alzheimer, les patients présentent des déficits lexico-sémantiques dans leur discours, associés à des déficits de mémoire. En revanche, les patients souffrant de dégénérescence au niveau du lobe frontotemporal présentent plutôt des difficultés d’organisation du discours, en lien avec des ressources exécutives limitées.

Ainsi, les différents profils de discours pourraient aider au diagnostic de différentes pathologies neurodégénératives.

De plus, le discours peut également orienter les stratégies de remédiation cognitive pour ces patients. Identifier les déficits dans le discours d’un patient pourrait aider à établir une stratégie de réhabilitation pour compenser les déficits de communication. Pour ce faire, ces stratégies s’appuient sur la macrolinguistique du discours qui regroupe les processus permettant une cohérence, une cohésion et des liens conceptuels dans le discours au niveau plus global, en formulant un modèle mental et une histoire au complet. La macrolinguistique repose sur un réseau cognitif très large et est donc plus sensible au vieillissement et à la neurodégénérescence, contrairement à la micro linguistique. C’est pourquoi, il est important de comprendre comment cette macrolinguistique varie avec un vieillissement naturel, pour déterminer si elle peut être utilisée comme diagnostic dans le cas d’une pathologie.

Dans une première étude (…