- Bilinguisme
Le contrôle exécutif chez les bilingues
Dans notre article sur les compétences métalinguistiques des jeunes bilingues, nous avons entraperçu les capacités de ceux-ci à contrôler et porter leur attention sur un aspect spécifique d’un énoncé en situation de conflit (par ex, un énoncé asémantique mais grammatical). Nous allons voir dans cet article ce qu’il en est du contrôle exécutif lors de tâches de conflits perceptifs. Nous comparerons notamment les performances des monolingues et bilingues (jeunes et plus âgés) à des tâches célèbres comme celle de Stroop ou de Simon. Et si le bilinguisme permettait de déployer un meilleur contrôle exécutif ?
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Dans cet article, nous allons principalement nous appuyer sur les travaux d'Ellen Bialystok, enseignante-chercheuse en psychologie à la York University, à Toronto, qui a publié de nombreux ouvrages et articles scientifiques sur le bilinguisme.
Pour chacune des expériences décrites ci-dessous, il va s'agir de comparer les performances des sujets bilingues et des des sujets monolingues.
La tâche de Stroop
La tâche de Stroop est sans doute l’une des expériences les plus connues en psychologie cognitive pour tester pour tester le contrôle exécutif, l’attention sélective et la capacité d’inhibition.
Sans doute avez-vous déjà vu passer cette tâche ou une de ses variantes :
Bialystok, Craik, Luk, (2008) ont comparé les performances d’enfants monolingues et bilingues, avec comme hypothèse que le bilinguisme précoce pourrait avoir un effet positif dans le traitement exécutif de ce conflit perceptif, puisque les participants doivent inhiber la réponse automatique (la lecture du mot) pour se focaliser sur la couleur du mot.
Ci-dessus, on peut constater que cette tâche de Stroop peut présenter des items congruents qui n’occasionnent pas de conflit perceptif (la couleur du mot = le nom de la couleur) ou incongruent (la couleur du mot est différente du nom du mot) où il y a conflit.
Ainsi, il s’agit de mesurer l’Effet Stroop, c’est-à-dire l'interférence que produit une information non pertinente au cours de l'exécution d'une tâche cognitive. La difficulté à ignorer, ou « filtrer », l'information non pertinente se traduit par un ralentissement du temps de réaction et une augmentation du pourcentage d'erreurs.
96 sujets ont participé à cette expérience :
24 jeunes monolingues (âge moyen = 21 ans)
24 jeunes bilingues (âge moyen = 20 ans)
24 monolingues âgés (âge moyen = 67 ans)
24 bilingues âgés (âge moyen = 68 ans).
NB : Ces sujets sont dits « équilibrés » dans la mesure où ils utilisent et ont utilisé leurs langues pendant toute leur vie.
La langue de scolarisation de tous les participants était l’anglais et pour les cohortes bilingues, les langues en présence étaient très diverses. Les groupes de locuteurs les plus importants étaient Français (7), polonais (…
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