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Le baromètre des langues

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Cet article se veut une réflexion sur la manière dont les langues du monde peuvent être catégorisées pour faire état de leur "poids" sur la scène internationale, autrement dit le "marché linguistique". Nous passons en revue les différents facteurs retenus par le sociolinguistique L.J. Calvet pour ce qu'il a baptisé son "Baromètre des langues".

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Le plurilinguisme en quelques chiffres étonnants … et alarmants

 

On compte environ 7000 langues dans le monde pour 7,6 milliards d’habitants.

 

Premier constat: 5% des langues du monde sont parlées par 95% de la population mondiale. Et donc, 95% des langues du monde ne sont parlées que par 5% de la population mondiale.

 

Deuxième constat : ces 7000 langues sont réparties de manière très inégale, comme le démontre ci-dessous cette carte qui donne à chacun des continents une superficie relative au nombre de langues qu’on y parle.



Sur ce drôle de planisphère, nous pouvons notamment observer une Europe minuscule, une Papouasie-Nouvelle Guinée surdimensionnée, une Amérique qui existe surtout avec l’Amérique centrale et le Brésil et un continent africain bien plus important que l’Asie.

 

Cela signifie qu’il n’y a pas de rapport entre le pourcentage de la population et le pourcentage de langues. Comme l’indique ce graphique ci-dessous, ce n’est pas parce qu’un continent est très peuplé qu’on y parle plusieurs langues.



Troisième constat : la moitié des langues du monde a plus de 6000 locuteurs et la moitié des langues du monde a moins de 6000 locuteurs. Pour ces dernières, une menace de disparition peut être clairement exprimée.



Le marché linguistique


Ces 7000 langues, dont nous venons de voir l’inégale répartition sur Terre, évoluent par ailleurs dans un marché linguistique (notion initiée par Bourdieu, 1977 ; 1982). Il s’agit d’un espace socio-politique dans lequel les langues se voient attribuer des valeurs différentielles et distinctives. Ainsi, dans ce marché linguistique, les langues s’apprécient et se déprécient ; elles ont une valeur marchande ou un poids. Tout comme pour le marché monétaire, il existe donc une cotation des langues et certaines d’entre elles sont aisément « convertibles » (comme le le dollar, l’euro, le yen) dans le sens où elles permettent de communiquer partout  (c’est le cas de l’anglais, de l’espagnol ou du français) ; et d’autres « non convertibles », dans la mesure où leur usage est très restreint, local.

Et justement, le baromètre des langues a pour but de mesurer le poids, l’importance relative d’une …

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