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L’aphasie de Baudelaire, quand un poète perd le langage…
Le 31 août 1867, le poète Charles Baudelaire décède à Paris à l’âge de 46 ans, emporté par une neurosyphilis tardive. Moqué de son vivant pour ses thèmes poétiques et son style audacieux, vilipendé pour une vie jugée scandaleuse, Baudelaire sera même poursuivi pour offense à la morale religieuse et outrage à la morale publique à cause de son recueil Les Fleurs du mal. Si pour la littérature, c’est malgré tout une perte immense, pour le neurologue c’est en revanche une opportunité de comprendre le langage, car, au moment de sa mort, Baudelaire souffrait depuis mars 1866 d’une hémiplégie droite (paralysie de la moitié droite du corps, principalement le membre supérieur puisqu’il pût récupérer la marche) et d’une aphasie, installées après plusieurs attaques transitoires survenues du 15 au 31 mars 1866 en Belgique où il vivait depuis 1864.
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Un trouble particulier du langage
Baudelaire a souffert d’une forme d’aphasie décrite très récemment en 1861 et 1865 par Paul Broca (1824-1880), chirurgien et anthropologue parisien qui a donné son nom à cette perte particulière de l’expression. Les patients comprennent mieux qu’ils ne s’expriment, leur expression orale étant mutique ou réduite à quelques mots ou syllabes isolés, péniblement articulés. Une hémiplégie droite est constante. Les mots ne viennent pas, l’articulation est très altérée, la parole est lente, difficile, hâchée.
Baudelaire scandalise les religieuses de l’Institut Saint-Jean par ses colères et ses tentatives désespérées pour parler. Seuls s’échappaient de sa bouche : « Pas ! Pas ! Sacré nom ! » voire le blasphème complet : « Sacré nom de Dieu ! » Sa mère a décrit ses colères, confirmé qu’il pouvait néanmoins écouter et comprendre tout ce qu’on lui disait, qu’il était conscient de ses difficultés sans commettre le moindre acte extravagant.
A l’époque, les médecins peinaient à détermin…
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