La fatigue cognitive : le nouveau mal du XXIe siècle ?

bernard croisile - 5 décembre 2022

Bien que la fatigue ne date pas d’aujourd’hui, car je pense que les constructeurs des pyramides devaient être raisonnablement fatigués, elle est devenue la plainte de ce début de siècle, au point de constituer 20 à 30 % des motifs de consultation en médecine générale. On entend par fatigue la sensation d’un manque d’énergie physique ou mentale aboutissant à un obstacle aux activités volontaires habituelles qu’elles soient physiques ou cognitives. Bien sûr, tout effort génère très vite une fatigabilité qu’un simple repos suffit à faire disparaître, mais il existe des situations prolongées entraînant un état d’épuisement.

D'où vient cet article ?

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Qu’est-ce que la fatigue cognitive ?

Il faut d’abord savoir que cette expression, qui fait florilège dans la presse française même scientifique, est une mauvaise traduction de l’expression anglaise Cognitive Fatigue. La traduction en anglais du mot français « fatigue » est « tiredness ». La traduction en français du mot anglais « fatigue » n’est pas « fatigue » mais « épuisement », ce qui implique une très grande intensité.

L’épuisement cognitif correspond à l’état dans lequel on se trouve après plusieurs heures de tâches cognitives exigeantes, avec un sentiment de saturation mentale, rendant impossible de penser ou de décider correctement. Les personnes décrivent un état de lassitude mentale, de lenteur cognitive, de problèmes de mémoire et de concentration, entraînant une sorte de « désamorçage cognitif » caractérisé par une inefficacité intellectuelle, des erreurs décisionnelles, une démotivation, une tendance à la procrastination et un épuisement créatif. On peut identifier différentes situations : l’épuisement réversible de fin de journée, un épuisement chronique sur des semaine, des mois, voire des années, et l’aboutissement ultime vers un burn out.

L’épuisement cognitif a deux origines : la fatigue physique ou un travail cognitif intense

La fatigue physique peut être due à des maladies psychiatriques (dépression, névroses, psychoses) ou à des maladies du corps, telles que…