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- Troubles neurodéveloppementaux
Et si on changeait notre regard sur le concept de dyslexie ?
Suggéré par un de mes collègues, l’article de Protopapas 2019 intitulé « Evolving Concepts of Dyslexia and Their Implications for Research and Remediation », publié dans Frontiers of psychology, volume 10, Décembre 2019, bouscule certains concepts bien ancrés dans nos réflexions orthophoniques et offre un nouveau regard sur la dyslexie, sa définition, et la nécessaire évolution des concepts en précisant les répercussions sur la recherche et la pratique. L’idée n’est pas d’en faire une analyse critique mais plutôt un résumé le plus fidèle possible à partir duquel, tout un chacun sera libre d’aller lire l’article source afin de laisser place à la réflexion.
Publication d'origine : Athanassios Protopapas - Frontiers of psychology, volume 10, Décembre 2019
D'où vient cet article ?
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L’article est organisé en 4 grandes parties : une première questionnant la définition de la dyslexie, une autre sur la compréhension de ce qu’est la dyslexie, et deux autres expliquant les conséquences de l’évolution des concepts pour la recherche et la remédiation, en opposant systématiquement le passé récent et le futur proche.
Quel est l’intérêt de définir la dyslexie : trois intérêts majeurs
- 1/ Nous permettre (rééducateurs, chercheurs etc) d’exprimer notre compréhension du trouble, de pouvoir donc affirmer ce qu’il est et ce qu’il n’est pas et logiquement d’inclure ou d’exclure les individus.
- 2/ De faire avancer la recherche lorsque, au contraire, la situation reste complexe et que l’on se retrouve dans une impasse ne permettant pas de distinguer clairement les membres du groupe des non-membres. Nous essayons alors d’imposer une définition suivant des choix quelque peu arbitraires pour pouvoir alors aller de l’avant. Ce besoin de classification prévaut alors pour prendre une décision de la plus haute importance : quel enfant recevra un traitement ?
- 3/ Répondre à un besoin pratique d’homogénéisation des cohortes de patients dans nos études : face à éventail très large d’utilisations différentes du terme de « dyslexie » (Elliot et Grigorenko (2014), “parvenir à une compréhension claire, scientifique et consensuelle de ce qu’est la dyslexie est difficile”. Nos tentatives de définitions répondent alors essentiellement à des besoins pratiques : déterminer quels enfants auront accès à la remédiation, quels objectifs lui donner, comment guider le contenu des programmes scolaires.
Les éléments de définitions de la dyslexie :
Un tableau est proposé dans lequel sont répertoriées les diverses définitions proposées au cours des dernières décennies. Un thème unificateur central à toutes les définitions est retenu : la notion d’imprévisibilité des difficultés en lecture. La lecture ne se développant pas de façon spontanée et naturelle, son apprentissage nécessite un ensemble de conditions qui, une fois réunies, nous autorisent à croire en la réussite du projet.
Quatre conditions sont répertoriées :
- 1/ un âge développemental suffisant : on n’attend pas d’un enfant de 4 ans qu’il sache lire ;
- 2/ l’intégrité de la perception sensorielle : on n’attend pas d’un enfant malentendant ou malvoyant qu’il parvienne à lire correctement sans un effort conséquent ;
- 3/ une exposition à l’écrit suffisante et un apprentissage explicite : on n’attend pas d’un enfant n’ayant jamais été confronté à l’écrit ou scolarisé qu’il parvienne à lire ;
- 4/ des capacités cognitives suffisantes : l’idée d’une efficience cognitive minimale n’a pas survécu avec l’identification de patients porteurs d’un handicap intellectuel sévère ayant appris à lire (Snowling et al, 2008, Naess, 2016).
Les progrès dans la compréhension de la dyslexie
L’auteur prend le parti de discuter les éléments fréquemment évoqués dans les diverses définitions et discute :
- - La notion de capacités cognitives : le critère d’écart de QI avec une différence significative attendue entre les capacités cognitives générales et les compétences en lecture n’est plus pertinent. Cette conception était campée sur l’idée incorrecte que : l’intelligence déterminait nos capacités en lecture de mots et nos besoins en termes de rééducation (Elliott et Grogirenko, 2014). “La meilleure approche serait de définir le concept de dyslexie en l’appliquant à l’ensemble des capacités du patient” (Vellutino et al, 2004).
- - Les signes associés : parmi la liste des nombreux symptômes asso…
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