- Troubles neurologiques
Entretien avec Marion Castera
Marion Castéra est orthophoniste. Elle exerce en libéral et au CHU de Saint-Etienne depuis 2009 dans le service de gériatrie et depuis 2014 dans le service ORL, notamment au centre d’implantation cochléaire. Elle est agréée en tant qu’experte scientifique effectuant des travaux de recherche et développement par le Ministère de L’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation au titre des années 2018, 2019 et 2020. En 2020, elle est diplômée du Master mention Sciences Cognitives adossé au laboratoire EMC, parcours Neuropsychologie et Neurosciences Cliniques. Elle est également directrice de mémoire d'orthophonie depuis 2014 et formatrice depuis 2015 (sur la thématique du manque du mot). Cette année, elle commence un doctorat en neurosciences avec pour sujet de thèse: « Efficacité d’une thérapie lexico-sémantique assistée par la technologie chez les patients atteint d’une aphasie dégénérative: étude en single case expérimental design ».
Audrey Febvrel : Pourriez-vous rapidement nous décrire votre parcours professionnel ? Quand avez-vous été diplômée ? Les domaines qui vous intéressaient à l’époque ?
Marion Castera : Après avoir obtenu une licence de chimie, j’ai intégré l’école d’orthophonie de Tours et j’ai été diplômée en 2009. Les domaines qui m’intéressaient à l’époque sont toujours ceux sur lesquels je travaille au bout de 12 ans : la neurologie et particulièrement le manque du mot et la surdité.
J’ai toujours été passionnée par l’anomie dans le cadre des pathologies neurodégénératives. Grâce au doctorat je vais pouvoir approfondir davantage cette thématique.
D’autres sujets, comme celui traité par ma collègue Sandrine Basaglia-Pappas concernant les relations entre langage et fonctions exécutives m'intéressent beaucoup aussi.
Comme pour beaucoup d’orthophonistes je pense, les idées de recherches apportées par la clinique ne manquent pas mais quand il faut opérationnaliser une étude sur un sujet, c’est long et il est donc préférable de cibler un sujet précis et ne pas s’éparpiller.
Vous exercez en service ORL ? Comment avez-vous eu cette opportunité et qu'y faites-vous ?
Dans le cadre de mon doctorat, mon activité au sein du service ORL est interrompue quelque temps mais je réintègrerai mon poste que j’apprécie particulièrement après.
Dès mon diplôme, j’ai eu une activité mixte : en libéral et au CHU de Saint-Etienne en gériatrie. J’avais une activité très riche dans le service de gériatrie où je faisais beaucoup de bilans langagiers et de déglutition et j’ai commencé petit à petit à former les équipes. Puis les équipes ont changé et ma pratique s’est focalisée exclusivement sur les bilans de déglutition. Une des orthophonistes quittait son poste en ORL et je l’ai repris. La mission s'oriente sur 3 pôles :
- la réalisation de bilans orthophoniques pré et post implantation cochléaire (qui concerne donc autant le très jeune enfant que la personne âgée). Je retrouve d’ailleurs régulièrement la problématique de la presbyacousie associée à celle du manque du mot, notamment dans le cadre de déficits cognitifs chez le sujet âgé pouvant être majorés par le déficit auditif),
- les consultations en audiométrie,
- les consultations en binôme avec une ORL phoniatre spécialisée en déglutition et dysphagie lors desquelles des nasofibroscopies sont réalisées pour objectiver le trouble de déglutition. Mon rôle est de conseiller les patients (en termes de postures et de textures). Ces consultations sont très variées et vont du tout-petit présentant des troubles de l'oralité au sujet âgé présentant une presbyphagie, en passant par les cancers ORL.
Ce poste est vraiment très varié et j’ai l’immense chance de travailler au sein d’une équipe très bienveillante et pédagogue. J’apprends énormément des médecins comme de mes collègues orthophonistes.
Vous avez ensuite basculé du côté du monde obscur de la recherche, et avez obtenu un Master en Sciences Cognitives ? Comment cette orientation vers la recherche est-elle arrivée dans votre parcours? Comment est née l’envie de refaire des études ? Pourquoi en sciences cognitives ?
Ah ah le “côté obscur de la recherche" : je n’ai pas vraiment basculé, j’ai plus l’impression d’une continuité dans mon parcours. Mon mémoire de fin d’étude portait sur le manque du mot dans les pathologies neurodégénératives et j’ai toujours continué à beaucoup lire à ce sujet et je suis restée très assidue sur cette problématique. Depuis plusieurs années je pensais au master et le déclic a eu lieu quand j’ai été confrontée à un refus d’encadrement de mémoire d’…
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