- Langage écrit -
- Troubles neurodéveloppementaux
A propos d’un consensus sur la dyslexie : résultats d’une étude Delphi
Vous avez sans doute entendu parler du Consensus Catalise, mené en 2016-2017, qui a permis d'aboutir à un consensus autour de la question du TDL. Et bien une démarche similaire a été entreprise en langage écrit par Caroll et ses collègues en 2023-2024. Les résultats issus de cette étude Delphi (c'est le nom du processus méthodologique utilisé dans l'étude) sont disponibles dans deux articles distincts : l'un portant sur la définition de la dyslexie, le second sur l'évaluation. Le présent résumé abordera le sujet de la définition du trouble.
Publication d'origine : Carroll, J., Holden, C. Kirby, P., Thompson, P.A., Snowling, M.J (2024) Preprint
D'où vient cet article ?
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Contexte de l'article
Alors concrètement, comment s’est passée cette étude Delphi (il s’agit du nom donné au processus méthodologique utilisé dans l’étude) ?
Un panel constitué de 58 experts mondiaux du langage écrit a été sélectionné dont un français bien connu, Franck Ramus, cocorico ! (71 ont été retenus initialement mais tous n’ont pas répondu).
Une liste de propositions issues de données récentes de la littérature a été définie et a été soumise au panel.
Les experts devaient alors partager leur jugement sur la pertinence et la validité de chaque proposition grâce à une échelle de Likert. Ils étaient également invités à commenter les énoncés, qu’ils soient plutôt d’accord ou non.
À l’issue de cette première phase, et en appui sur les réponses et commentaires des experts, les propositions ont été modifiée et soumises à nouveau à leur jugement (57 experts ont participé à ce second tour).
Les 42 énoncés ayant recueilli 80% ou plus de réponse « en accord » ou « fortement en accord » ont été retenus.
Ils ont été publiés dans deux articles distinct, traitant de la question de la définition de la dyslexie pour l’un et de l’évaluation pour l’autre.
Nous aborderons ici la question de la définition de la dyslexie, la seconde partie cncernant l'évaluation est disponible en accès libre (sous-presse) en cliquant sur ce lien.
Objectifs de l'étude :
L’objectif de l’étude est de parvenir à une définition actuelle de ce trouble du neurodéveloppement qu’est la dyslexie. Bon, nous sommes bien d’accord, la terminologie actuelle a évolué et ce terme de dyslexie est aujourd’hui un peu dépassé. Les auteurs de l’article le reconnaissent eux-mêmes : certaines classifications reviennent sur ce terme de dyslexie. Ainsi, la CIM-11 évoque « un trouble développemental des apprentissages avec déficit de la lecture » et le DSM-5 parle de « trouble spécifique des apprentissages en lecture » (TSApp LE).
Mais ils persistent dans l’article et dans la littérature à utiliser le terme de dyslexie. À des fins pratiques, je garderai donc ce terme dans cette fiche de lecture mais quand vos yeux liront « dyslexie », votre tête pourra penser « TSApp ».
Revenons maintenant à cette histoire de définition.
Pour les auteurs de l’étude, elle doit refléter les connaissances scientifiques contemporaines et être exprimée avec des termes clairs. Les recommandations cliniques doivent être réalistes pour l’évaluation et l’identification du trouble, ainsi que les pour les politiques éducatives et remédiatives.
Définitions précédentes et terminologies actuelles
À ce jour, aucune définition n’a pris en compte les causes et origines du trouble. Les définitions antérieures ont longtemps porté sur une dissociation de performances entre le niveau globale d’habiletés cognitives et le niveau d’acquisition du langage écrit mais cette considération a été remise en question dès les années 1980.
C'est dans ce contexte que l’Association internationale de la DL (IDA) a proposé en 2002 la définition suivante :
"La dyslexie est un trouble spécifique des apprentissages découlant d’une origine neurobiologique. Elle est caractérisée par des difficultés de précision et/ou de fluence en identification des mots et par des habiletés déficitaires en orthographe et en décodage. Ces difficultés résultent typiquement d’un déficit de la composante phonologique du langage et sont souvent inattendues au regard des autres habiletés cognitives et d’un enseignement pédagogique adéquat. Les conséquences secondaires qui en résultent peuvent inclure des problèmes de compréhension écrite et une expérience de la lecture réduite, qui peuvent impacter le développement du vocabulaire et des connaissances générales."
La CIM-11 quant à elle propose une définition reposant sur des compétences en lecture inférieures à ce qui est attendu pour l’âge et d’après les compétences i…
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