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"Les pommes poussent sur les nez" : la conscience syntaxique bilingue

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Cet énoncé quelque peu saugrenu ("les pommes poussent sur les nez") est bien plus perturbant pour un monolingue qu’un bilingue. Pourquoi ? C’est notamment à cette question que cet article dédié aux compétences métalinguistiques (et plus spécifiquement métasyntaxiques) des enfants bilingues (versus enfants monolingues) se propose de répondre.

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D'où vient cet article ?

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Les compétences métalinguistiques


Gombert (1990, p.27) définit la compétence (ou conscience) métalinguistique comme « un sous domaine de la métacognition qui concerne le langage et son utilisation, autrement dit comprenant 1. les capacités de réflexion sur le langage et son utilisation ; 2. les capacités du sujet à contrôler et planifier ses propres processus de traitement linguistique. »


Il s’agit donc de connaissances explicites qui relèvent d’une activité consciente de la part du sujet et qui porte sur différents niveaux du système linguistique : la phonologie, la morphologie, la syntaxe, l’orthographe, etc. En ce sens, les compétences métalinguistiques englobent donc principalement (Besse et al, 2010) :


  • - la conscience phonologique (ou compétence métaphonologique) : être conscient que les mots sont segmentables en syllabes et phonèmes ; être capable de les identifier et de les manipuler.

  • - la conscience morphologique (ou compétence métamorphologique) : être conscient que les mots sont structurés en morphèmes (une unité minimale significative) ; être capable de les identifier et de les manipuler.

  • - la conscience syntaxique (ou compétence métasyntaxique) : raisonner consciemment sur les aspects structurels des phrases et les règles de grammaire.

  • - la conscience orthographique : raisonner sur les règles au-delà des seules correspondances phonèmes-graphèmes.


Dans leur ensemble, les compétences métalinguistiques sont indispensables à l’apprentissage de la lecture (voir Demont et Gombert, 2007).

Dans cet article, nous allons nous focaliser sur les compétences métasyntaxiques, non sans avoir relaté au préalable quelques expériences démontrant chez les bilingues leur précocité à raisonner sur la langue, et notamment sur le lien arbitraire qui unit les mots et les choses.

 

Est-ce qu’une tortue peut voler ?


Pour commencer, je vous propose de répondre à la question suivante :


Soit ces 3 termes anglais (à l’oral) :


cap                  can                  hat

Lequel ressemble à cap ?

Can ou Hat ?


Vous venez de participer à l’expérience de Ianco-Worall (1972). Ce…

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